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Paradise lost

"On enchaîne avec la dixième place", dit l’animateur, qui depuis huit heures ce matin commente une course à pied. Le simple vitrage dans mon salon, la sono et les cris de la foule saluant l’arrivée des coureurs sur la place toute proche.

Je suis sorti tout à l’heure, voulant vérifier que le réservoir d’essence de ma voiture ne s’était pas tout entier répandu sur le bitume. Je m’étais garé loin, le stationnement étant proscrit dans le centre-ville à cause de la course. C’était sec sous la voiture. Le dessous du réservoir sec aussi, à vue d’œil. Cela m’a rassuré.

Marché dans les vieilles rues désertes dont le pavé, l’étroitesse ni les lacets ne sont propices à la course. Ai remarqué un alignement de façades penchées comme on voit dans certaines rues de Paris qui ont échappé à l’urbanisme rationnel, et plusieurs maisons parées de boiseries et de petits carreaux qui sans doute furent jadis des enseignes d’artisans ou de commerçants.

Attendu quelques minutes derrière une barrière, laissant passer les coureurs, leur flux protégé par des agents de médiation — leur fonction s’inscrivant en lettres capitales blanches sur le dos de t-shirts rouges.

Sur la place, les corps dégouttant de sueur, les étirements, les chairs blanches, l’énergie positivement consacrée à l’effort physique.

Le dimanche, je porte souvent le même pantalon de jogging en coton, avec cette injonction brodée qui suit la courbe de la poche : "TAKE IT EASY", le "I" s’étirant exotiquement en silhouette de palmier. Ce à quoi je m’attache.

 

 

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