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El pintor...

Une route nationale et des kilomètres de camions traversant des agglomérations qui semblent n’être vouées qu’à de pénibles traversées, une destination proche et inaccessible, un nom de lieu qui est encore celui de la ferme en latin : curtis. Ici : Courteilles, qui doit être une variante des Courcelles dont il existe plusieurs exemples dans le Nord du pays. Un raccourci me fait passer par un chemin vicinal, et je découvre, émergeant de branchages désordonnés, le panneau du lieu-dit La Fainéanterie, et, plus loin, des vaches immobiles sur l’herbe.

Dès lors, je ne prends plus de photos car je me retrouve dans la confidence, découvrant les toiles d’un surréaliste catalan exilé en Normandie, conservées dans une vieille maison où gisent aussi trois pianos désaccordés, dont un Steck des années trente malmené par de petites filles qui firent des percussions sur l’ivoire des touches. Dans ce salon de musique où l’on ne joue plus depuis des lustres, il y a une oie fraîchement déplumée dont les années ont bruni le sang : le tableau est daté de 1946. De la même année, un autre tableau intitulé Hiroshima. Posés sur le buffet, les membres désarticulés d’une femme, vain agencement de pièces métalliques dépareillées qu’il faudrait ressouder.

Puis c’est l’au revoir : je laisse ma fille en ce lieu insolite, l’enviant presque de pouvoir profiter quelques jours de ces drôles de compagnons.

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