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Incident voyageur

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Il y a rarement de nouveaux pavés dans la mare de ma bibliothèque. C'est qu'il faut être mobile et raisonnablement déménageable. Mais enfin, la compilation des dix années de L'Autofictif était assez exceptionnelle pour me faire traverser, après m'être assuré de la disponibilité de l'objet convoité, le rayon des rutilantes gazinières XXXL de la Fnac de Lille (soldées à quelque 800 euros), l'espace consacré à la littérature pour enfants et pré-adolescents (on dit littérature jeunesse en général, mais j'ai le plus grand doute sur la légitimité des groupes nominaux dans lesquels un nom se prend pour une épithète) où naguère les adultes pouvaient balader leurs désirs de lecture, certains qu'ils ne les épuiseraient pas en une après-dînée, pour découvrir, là-bas, au fond, mon Chevillard encellophané, exemplaire unique de cet Autofictif d'autant plus ultraconfidentiel, non pas sur une table, mais dans les rayonnages à la lettre C.

Préface. "Le monde attend d'être nommé. Il n'est rien que ce vague prétexte. Quand tu es mordu par le rat, tu écris ton rapport: une note suffit. Quand le pneu crève, une note. Quand le gâteau est bon, une note. Quand l'enfant naît, une note. Quand la mort frappe, une note. La chose peut bien précéder la formule, celle-ci seulement sanctionne son apparition, ou sa disparition."

"Le train dispose de huit minutes de retard", a dit la voix, optimiste. Cette note m'en a pris trente, le temps du trajet. Me voici à Valenciennes. Bonne lecture.

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