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Le monde est détruit / Il faut le versifier

Fin du cauchemar
Des avatars
Plus de caviar
Voici le coaltar

Philippe Muray, Minimum respect

Ma fille est crispée. C'est sa première manifestation. Je veux qu'elle voie et qu'elle entende, qu'elle sente physiquement ce que c'est, une masse d'hommes et de femmes qui applaudissent et crient, consentant à une "convergence des luttes" formulée clairement au micro par quelques harangueurs. Autre chose que les images et paroles rapportées par les chiens de garde qui occupent l'espace médiatique. Elle est choquée par une pancarte qui fait état de l'histoire des violences policières. Je photographie l'autre côté de la pancarte.

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Et cette profusion de slogans. Cela me réjouit d'autant plus que je ne m'en sens pas capable. J'ai écrit des épigrammes consommatoires il y a quelques années, et l'effusion verbale du temps présent me donne envie d'en écrire à nouveau.

"Le monde est détruit, il s'agit maintenant de le versifier", disait Philippe Muray.

Quant au langage, il est détruit. Macron l'a détruit, a expliqué Frédéric Lordon à la Bourse du Travail. Disons qu'il continue de l'achever. "Répression, violence policière, ces mots sont inacceptables dans un état de droit." À quoi Lordon répond: "Mais Monsieur Macron, vous êtes irréparable. Comment dire... dans un état de droit, ce ne sont pas ces mots, ce sont ces choses qui sont inacceptables." 

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Après la manifestation, nous nous retrouvons dans les rues commerçantes, où le commerce bat son plein. On dirait qu'il ne s'est rien passé. Le soir, au journal télévisé, c'est presque comme s'il ne s'était rien passé non plus. À Paris, on a incendié le Fouquet's, des dizaines de boutiques ont été saccagées. Ce n'est qu'une "nouvelle journée de violences".

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